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ce n’était pas là la voie de la sagesse. Il renonça donc à ses austérités, se baigna, prit de la nourriture, et bientôt il recouvra ses forces. Son esprit devint parfaitement lumineux, il se rappela toutes ses générations passées et toutes celles des autres hommes, en un mot, il acquit la science parfaite et parvint à la sainteté de bouddha. Pendant qu’il était encore assis au pied de l’arbre mahá-phôt, le roi Phajaman, jaloux de la gloire à laquelle il voyait s’élever Somana-Khôdom, lui envoya ses trois filles pour le tenter et le détourner de la contemplation. Ces trois princesses employèrent toutes sortes de ruses pour venir à bout de leur dessein. Elles faisaient à Phra-Khôdom les peintures, les plus séduisantes du monde et de ses plaisirs ; elles tâchaient de captiver son attention par des paroles douces et tendres, par des chants mélodieux et même par des gestes lascifs ; mais elles ne purent rien obtenir ; Somana-Khôdom resta inébranlable comme un rocher battu par les vagues de la mer. Quand Phajaman apprit le mauvais succès de ses filles, il entra dans une grande colère et, convoquant les cent mille géants qu’il avait sous ses ordres, il vint lui-même avec son armée attaquer Phra-Khô-