Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 2.djvu/173

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 159 —

lentît, si les présents qui lui étaient envoyés par le Pape et par le roi de France, et qui avaient été laissés à Bantan, tardaient à arriver, allèrent trouver le ministre et lui représentèrent que, la guerre étant déclarée entre la France et la Hollande, on n’osait les faire venir sur un vaisseau français, de peur qu’il ne fût capturé par les Hollandais. Le ministre, qui savait avec quelle impatience le roi attendait ces présents, fit partir une jonque pour les aller prendre. Le roi de Bantan fit porter sur cette jonque tous les présents destinés au roi de Siam mais à peine le bâtiment fut-il sorti du port qu’il fut capturé par les Hollandais. Ce fut en vain que l’on fit des réclamations et des menaces, les Hollandais gardèrent leur prise, et ne rendirent qu’un corps saint que monseigneur d’Héliopolis avait apporté de Rome et un miroir.

Monseigneur de Bérythe, étant de retour à Siam d’un voyage qu’il avait fait à la Cochinchine, obtint du roi de Siam une audience dans laquelle il lui demanda un passe-port en bonne forme pour la Cochinchine, et un décret par lequel il permettait à tous ses sujets d’embrasser la religion chrétienne. Le roi lui dit qu’un pareil décret était une affaire très-importante il lui promit de le donner par la