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rité. Par reconnaissance, elle lui donna tous les secours et lui rendit tous les services que sa pauvreté put lui permettre. De là, il fut conduit à la ville royale avec les autres Français ; on le sépara de la troupe et on le mit dans une autre cabane sous la garde des bras-peints, qui sont les principaux soldats du roi. Il n’avait point de cangue, mais il était enchaîné au cou et aux jambes, et, pour lui extorquer de l’argent, ses gardes lui remettaient de temps en temps la cangue, les menottes et les ceps. Les missionnaires, qui étaient au séminaire, furent, par ordre de la cour, appelés à la salle d’audience le 9 novembre. Le président leur reprocha l’ingratitude et la mauvaise foi de M. Desfarges, comme s’ils en eussent été les complices. « Vous êtes ses cautions, ajouta-t-il ; selon les lois du pays, vous méritez la mort. » Et, sans leur permettre de répondre un seul mot, il les arrêta prisonniers de la part du roi, ordonna à ses officiers d’aller faire l’inventaire de tous les effets du séminaire, et désigna MM. Martineau et Chevreuil pour y être présents. Ces officiers exécutèrent leurs ordres avec la dernière rigueur, mirent dans leur procès-verbal jusqu’aux moindres choses, et en constituèrent MM. Martineau et Che-