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du travail et leur donna du riz et des fruits à manger.

Il y a apparence qu’il dit aux mandarins siamois que les mauvais traitements qu’on faisait aux prêtres français allaient irriter toutes les nations chrétiennes, puisque dès ce temps-là on ne les envoya plus au travail ; mais les écoliers, les séminaristes, les officiers et les soldats y furent toujours assujettis, avec ce seul adoucissement qu’on leur permettait chaque jour de mendier pendant une heure. Quelques personnes, touchées de compassion, leur faisaient des aumônes ; mais les criminels enchaînés avec eux leur en enlevaient la meilleure partie.

Pendant ce temps-là, des officiers nommés par la cour firent transporter dans les magasins du roi tous les effets du séminaire, excepté les livres, quelques ornements d’église et les habits des missionnaires, que le roi leur accorda par grâce. Tout ayant été consfiqué et enlevé, on ordonna, le 1er  janvier 1689, à MM. Martineau et Chevreuil de se retirer où ils voudraient, et d’emporter les meubles qu’on leur avait laissés. Dans cette triste conjoncture, un chrétien tonquinois, sans craindre ce qui pouvait lui en arriver, leur offrit sa maison. Les jé-