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fallut, pour retourner, essuyer la même peine qu’ils avaient eue pour arriver au ballon. Revenus sur l’autre bord, on les fit asseoir à terre, par respect pour ce grand de la nation. Comme on ne leur avait pas expliqué la manière dont ils devaient placer leurs jambes, le général lui-même leur donna des coups de canne pour les leur faire abaisser. Il les interrogea au sujet des navires qui étaient mouillés à peu de distance, et qui, n’ayant pas eu le temps de lever l’ancre, avaient coupé leurs câbles pour fuir plus promptement. Après que les missionnaires eurent répondu à toutes les questions qu’on leur fit, on désigna M. Alary pour aller poursuivre ces navires avec les soldats barmas. Il répondit qu’il ne savait pas faire la guerre. Quelqu’un ayant ajouté qu’il était un Pongui, c’est-à-dire un prêtre des chrétiens, on le laissa en repos, et on prit à sa place un des domestiques qui les accompagnaient. Ensuite on leur fit signe de se lever ; on les conduisit au travers de l’incendie, qui durait encore, à l’autre extrémité de la rue, toujours au bord de la rivière, pour qu’ils fussent prêts à s’embarquer. Dans ce trajet, M. Alary trouva un vieux caleçon que quelqu’un avait jeté ou laissé tomber, ce qui lui causa une grandejoie, car, avec