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cents enfants moribonds. Les Siamois païens, persuadés que la valeur des chrétiens avait seule protégé la ville hors de l’invasion précédente des Barmas, vinrent en foule se mettre sous leur protection. M. Corre en profita pour les instruire et pour leur faire des sermons qu’ils écoutèrent avec avidité et même avec admiration ; mais leur caractère froid et indifférent les empêcha d’embrasser la religion chrétienne, quoiqu’ils reconnussent sa supériorité sur celle qu’ils pratiquaient. Monseigneur Brigot, voyant le danger, envoya les écoliers qu’il avait, au nombre de trente, avec deux prêtres missionnaires français, M. Kerhervé et M. Artaud, à Chantabun, province maritime qui avoisine le Camboge, à l’orient de Siam, d’où il leur était facile d’aller plus loin, comme ils firent effectivement, en se retirant quelque temps après au Camboge, auprès d’un autre évêque français, vicaire apostolique dans les royaumes de Cochihchine, du Camboge et de Ciampa. Ils partirent de Siam à la fin du mois de juin, et il était temps que les écoliers partissent, car il y eut aussitôt des ordres de la cour de Siam à tous les douaniers, de ne laisser sortir personne ; de sorte que deux bateaux chargés de livres, envoyés aux écoliers par