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chrétiens portugais qu’on rencontrerait. Ils écrivirent cette affaire au gouverneur de Thavai qui commença à se méfier des chrétiens. Le pilote Joseph lui fit-entendre heureusement raison, lui représentant que les Barmas de l’avant-garde étaient trop violents, principalement à l’égard des femmes ; que, sans leurs mauvaises manières, les chrétiens ne se seraient pas révoltés ; que pour lui, étant si éloigné de ces sortes de violence, il n’avait rien à craindre des chrétiens, principalement de l’évêque qui, au contraire, pourrait le servir en engageant les Français à venir à Thavai et même à Merguy, s’il jugeait àpropos de peupler ce port. Le gouverneur, content de ces raisons, envoya de chez lui un dîner à l’évêque, et lui fit donner dix mesures de riz de plus. Avec ce riz l’évêque nourrit une douzaine de femmes portugaises qui, étant infirmes, n’avaient pu suivre l’armée.

Le 6 de juin fut fixé pour le départ chacun s’embarqua dans son bateau. Après dix jours de navigation, on arriva, le 16 juin, à l’endroit où il fallait quitter les bateaux. Comme on attendait ces canons qu’on amenait derrière, on fut obligé de bâtir sur une petite montagne des cabanes faites avec les planches des bateaux. L’évêque resta