Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 2.djvu/28

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 22 —

de sang et, s’étant rendu avec ses disciples jusqu’au jardin royal, aux environs de la ville Kôsinarai, il se coucha sur une table de marbre et demanda de l’eau à boire ; mais avant qu’on eût pu lui en apporter, il expira le mercredi, la quinzième lune du sixième mois de l’année du Petit-Dragon. D’après sa recommandation, ses disciples firent sa statue que les bouddhistes multiplient partout avec Un grand zèle. Les gens instruits regardent les Phutharup ou idoles de Bouddha comme une simple image qui en rappelle le souvenir ; mais le peuple est persuadé que ces statues ont une vertu surnaturelle et presque divine.

Quand les différents petits royaumes de l’Inde apprirent la mort de Bouddha, il se fit un concours immense ; les funérailles se célébrèrent avec une magnificence inouïe, et, après la combustion de son corps, les rois indiens se partagèrent ses reliques, qu’ils emportèrent dans des urnes d’or. Indra, roi des anges, prit sa chevelure et une de ses dents, qu’il porta au Davadûng et qu’il déposa dans une superbe pyramide pour être l’objet de la vénération des anges habitant les différents ordres des cieux.