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chrétiens souffrirent cruellement de la sorte, et l’un d’eux mourut sous les coups. Tout cela faisait haïr le roi de son peuple et de ses propres officiers. Quelques-uns de ceux-ci, ayant reçu du roi des ordres pour exercer des vexations du genre de celles dont on vient de parler, prirent le parti d’ameuter eux-mêmes le peuple qui y était très-disposé, et qui suivit de suite leur avis. Ils allèrent droit au palais vers minuit, l’assiégèrent et firent tous leurs efforts pour y entrer. Mais trente-six chrétiens, chargés de la défense du palais, firent si bien servir les canons et les autres armes dont ils étaient munis, qu’ils empêchèrent les rebelles d’y entrer jusqu’au jour ; alors, ceux-ci se contentèrent de tenir le palais bloqué. Le lendemain, le roi, prévoyant qu’il ne pourrait plus résister longtemps, demanda à se faire talapoin, ce à quoi consentit volontiers le principal chef des rebelles. Le roi se coupa donc les cheveux, se revêtit des habits de talapoin, et laissa entrer dans son palais ceux qui l’assiégeaient. On donna avis de cet événement aux deux principaux mandarins du royaume, qui étaient alors occupés à faire la guerre contre le Camboge et la Cochinchine. Ceux-ci envoyèrent sur-le-champ des officiers et des soldats