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avec constance : on pansait leurs plaies ; les officiers eux-mêmes s’empressaient de leur donner des soins, et cherchaient à les séduire par des paroles flatteuses. Nous ne demandons qu’un mot, disaient-ils, confessez que vous êtes Thai, et à l’instant même il vous sera permis de retourner dans votre quartier. Ces infortunés succombèrent, le plus jeune seul resta fidèle à sa religion.

Le lendemain, deux jeunes chrétiennes, ayant appris cette chute, bravant les menaces qui avaient été faites contre ceux qui tenteraient d’approcher des prisonniers, s’embarquèrent dans une nacelle et se rendirent droit à la prison pour relever ceux qui étaient tombés. Dieu bénit leurs efforts, les coupables reconnurent leur faute et en gémirent. En effet, ce jour-là même on les traîna au pied d’une idole ; on les pressa de courber la tête devant cette fausse divinité, on voulut même les y contraindre ; mais ils se raidirent contre les efforts des impies et s’écrièrent constamment qu’ils n’étaient pas de la religion des Thai. La mère était grièvement malade, il semblait que sa dernière heure n’était pas éloignée ; on la transporta hors des murailles, et on lui donna son fils aîné pour la soigner. Le plus jeune fut enlevé par ses parents