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que les chrétiens ne tardèrent pas à le démolir, et aujourd’hui il n’y a pas pierre sur pierre de tous ces beaux édifices qui, naguère, resplendissaient de dorures et d’incrustations en verres colorés.

À vingt lieues au nord de Bangkok, au milieu des ruines de la grande église de Saint-Joseph, à Juthia, et sur les tombeaux de huit évêques, le vicaire apostolique, profitant des débris de l’ancien séminaire, est parvenu à achever, dans l’espace de dix ans, une jolie petite église, auprès de laquelle sont déjà venues se grouper une vingtaine de familles chrétiennes dont la moitié est composée de néophytes.

À cent lieues environ de Bangkok, près de la mer, est une intéressante chrétienté, composée d’Annamites, dont les ancêtres, fuyant la persécution, abandonnèrent leur pays natal et vinrent s’établir à Chanthabun pour y pratiquer librement la religion chrétienne. Leur église est faite de vieilles planches et couverte en feuilles de palmier. Dernièrement, les chrétiens, profitant de l’inondation, étaient allés démolir une vieille pagode isolée dans les bois ; chacun avait chargé sa barque de pierres tout équarries ; on se réjouissait dans la pensée d’employerces pierres à rebâtir une église