Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 2.djvu/318

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 302 —

mais malheureusement, le gouverneur, en ayant été informé, a forcé les chrétiens à reporter les pierres là où ils les avaient prises.

Je ne parlerai pas en particulier des quatre chapelles que nous avons dans les provinces seulement, pour en donner une idée, je vais faire une courte description de l’une d’entre elles. Imaginez-vous une espèce de grande cage faite avec des bambous découpés et entrelacés, posée sur un terrain exhaussé et aplani, couverte de feuilles de palmier et sans plafond ; il n’y a pas de fenêtre, et cependant le vent y souffle comme en plein air par les milliers de fentes des parois. Quand les chrétiens s’y rassemblent pour la prière du matin et du soir, ou pour y entendre la sainte messe (lorsque le missionnaire s’y trouve), chacun apporte sa petite natte qu’il étend sur la terre nue. Au fond, on voit s’élever un modeste autel formé de deux planches posées sur des tréteaux ; un Christ, deux chandeliers de bois, deux bouquets de fleurs implantés dans une base d’argile molle ou placés dans deux bouteilles ordinaires ; une image de la Sainte-Vierge fixée à la paroi par deux morceaux de bambou ; un devant d’autel en papier barbouillé de diverses couleurs ; une toile blanche ou