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aes européens. Les Siamois et leurs voisins ont entendu parler des conquêtes des Européens et des colonies qu’ils ont établies sur les terres étrangères ; ils ont vu de leurs yeux comment l’Angleterre surtout s’est emparée peu à peu de l’immense continent de l’Inde qu’ils appellent les seize grands royaumes ; comment elle a pris Malacca, Pulopinang, une partie du royaume de Quedah, plusieurs pays malais et d’excellentes mines d’étain sur la côte occidentale de la presqu’île de Malacca ; de là vient qu’ils ont une défiance extrême des Européens en général ; car, dans leur juste ressentiment, ils confondent les Anglais, les Français, les Hollandais par la dénomination générale de farangs, comme si c’était une seule et même nation ; aussi sont-ils tentés souvent de regarder les missionnaires comme autant d’espions envoyés par les rois d’Europe pour se faire un parti, sous prétexte de religion ; persuadés que, s’ils venaient à avoir la guerre avec quelque nation européenne) tous les chrétiens indigènes trahiraient leur pays et se tourneraient du côté des Européens.

Enfin une autre cause qui retarde les progrès du christianisme dans le royaume de Siam, c’est l’absence d’agent consulaire et le manque de