Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 2.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 27 —

rester au moins trois mois dans le monastère ; après cet intervalle de temps, il peut abandonner son état, et reprendre l’habit séculier, et si, dans la suite, il veut rentrer à la pagode, l’ordination se fait comme pour la première fois. Bien des gens ne gardent l’habit jaune qu’un an ou deux, et même quelques mois seulement, après quoi ils se marient, ce qui est contraire à l’institution primitive de Bouddha ; les anciens talapoins ne défroquaient pas, et gardaient l’habit jaune jusqu’au moment de mourir. Les talapoins doivent quitter cet habit sacré avant de rendre le dernier soupir ; selon leur croyance, ce serait un crime digne de l’enfer que d’expirer dans ce saint accoutrement.

Les talapoins ont une sorte de hiérarchie qu’ils observent très-fidèlement. La première dignité parmi eux, s’appelle sangkharàt, qui veut dire : roi des cénobites. Le sangkharàt est nommé par le roi il a la juridiction sur tous les talapoins et toutes les pagodes du royaume ; mais on ne voit pas qu’il l’exerce en aucune manière. Toute son autorité se réduit à faire de temps en temps des rapports au roi, touchant les matières religieuses, et à présider toutes les assemblées des chefs de pagode, quand le roi les convoque pour traiter ou juger