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dans son royaume, pour emprunter des pays étrangers, surtout de ceux de l’Europe, ce qu’il a cru le plus digne de contribuer à sa gloire et à la féliicité de son règne.

Pendant cette audience, il y avait quatre-vingts mandarins dans la salle ; ils étaient prosternés la face contre terre et ne quittèrent point cette posture. Ils n’avaient ni bas ni souliers, et, du reste, ils étaient vêtus d’habits magnifiques. Chacun d’eux avait une boîte pour mettre l’arec, le bétel et le tabac. C’est par ces boîtes qu’on distingue leur qualité et leur rang. Après que le roi m’eut entretenu pendant une heure, il ferma sa fenêtre et je me retirai. Le lieu de l’audience était élevé d’environ douze à quinze marches ; le dedans était peint de grandes fleurs d’or depuis le bas jusqu’en haut, le plafond était de bossages dorés, et ie plancher couvert de tapis très-beaux. Au fond de cette salle il y avait deux escaliers des deux côtés, qui conduisaient dans une chambre où était le roi, et au milieu de ces deux escaliers était une fenêtre brisée devant laquelle il y avait trois grands parasols par étages, depuis le bas de la salle jusqu’au haut, et de toile d’or dont le bâton était couvert d’une feuille d’or ; l’un était au milieu de la fe-