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chrétienne, dont toutes les autres nations avaient depuis longtemps le libre exercice dans le royaume, fit voir la vivacité de son zèle pour une si sainte entreprise. Les paroles qu’il adressa à son maître pour seconder celles que l’ambassadeurde France lui portait de la part du roi pour l’engager à se faire instruire, en sont des témoignages d’autant plus incontestables, que dans le fond, ce prince infidèle n’ayant jamais donné aucune marque qu’il eût envie d’embrasser la religion chrétienne, c’était un pas délicat pour son ministre de se joindre ainsi à un roi étranger pour lui en faire l’ouverture, et M. Constance le voyait assez. Le discours qu’il lui fit là-dessus, et que l’on peut voir tout entier dans le premier voyage du père Tachard, montre combien il se ménagea peu, et qu’il savait bien oublier qu’il était ministre du roi de Siam, quand il s’agissait de montrer qu’il était chrétien. La réponse de ce prince fit voir qu’il ne pensait pas à se convertir mais elle fut assez modérée pour ne pas enlever l’espérance de sa conversion, et comme d’ailleurs, quelque peu de penchant qu’il eût à embrasser la foi, il témoignait un grand désir qu’elle s’établit dans ses États, la jugeant bonne et avantageuse à ses peuples, M. Constance voulant