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pressés, ils prennent de l’opium, ce qui leur cause une espèce d’ivresse, ou, pour mieux dire, de fureur, qui leur ôte la vue du péril et les fait combattre en désespérés.

M. Constance prit ses mesures pour attaquer prudemment des gens dont il attendait tant de résistance mais il paya de sa personne dans cette occasion, avec toute la résolution qu’on pouvait attendre d’un vaillant homme ; car il poussa vivement cette troupe de furieux, toujours à la tête des plus hardis, et courant toujours du côté où le péril était le plus grand, de sorte que cinq ou six des siens furent tués près de sa personne. Le prince Macassar qu’il cherchait l’ayant aperçu, s’avança vers lui et se mit en posture de lui lancer son dard ; mais le ministre, de son côté, s’étant mis en état de parer le coup, le prince, qui ne voulut rien perdre, lança son javelot contre un capitaine anglais. Le capitaine l’esquiva ; mais le prince ne fut pas si heureux pour éviter un coup de mousquet qui lui fut tiré par un Français et dont il mourut sur-le-champ. Ce fut la fin de ce combat, où le ministre remporta une victoire qui rendit le roi son maître plus absolu sur ses peuples et plus redoutable que jamais à ses ennemis.