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que sans grande difficulté il pourrait usurper la couronne. Pitraxa était un faux dévot dans sa religion après s’être retiré parmi les talapoins, il s’était laissé rappeler à la cour où, sous un extérieur modéré, il cachait une grande ambition.

Le prétexte de la religion et de la liberté publique, qui est d’un si grand secours aux factieux, ne manqua pas à celui-ci. Il trouva des talapoins zélés pour leurs pagodes menacées, et des mandarins à qui l’établissement des Français à Siam donnait de l’ombrage ; et comme il s’était rendu fort populaire, il engagea dans sa révolte autant de petit peuple qu’il put.

M. Constance était un grand obstacle à ses desseins, ce fut la première victime qu’il résolut d’immoler. Pendant que tout cela se tramait, M. Constance n’ignorait pas les mauvaises intentions de ses ennemis ; mais il ne les craignait pas beaucoup, persuadé que les Français, malgré leur petit nombre, étaient capables de tenir dans le devoir toute la nation siamoise. Ainsi il marchait son chemin et prenait des mesures pour assurer le succès de ses entreprises. Car d’un côté, il donnait des ordres pour faire fournir à M. du Bruant de quoi fortifier Merguy, et de l’autre, il procurait à M. Volant