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tout ce qui était nécessaire pour mettre en défense la forteresse de Bangkok.

Au mois de février de l’année 1688 tout paraissait calme, lorsque le roi, qui était infirme et usé, tomba dans une grande maladie. M. Constance, qui avait l’œil à tout, s’aperçut, vers le mois de mars, de quelque mouvement parmi les grands et il apprit bientôt que Pitraxa se faisait chef d’une faction. Le gouverneur de Juthia fut le premier qui l’avertit que ce mandarin, abusant des entrées qu’il avait au palais, s’était servi des sceaux ou les avait contrefaits, pour demander des armes et de la poudre, sous prétexte, disait-il, qu’il fallait pourvoir à la sûreté de la personne du roi. Le gouverneur de Piply ayant donné les mêmes avis, M. Constance jugea sagement que, pour couper chemin au mal, il fallait aller à la source, et prenant d’abord son parti, il résolut de faire arrêter Pitraxa et de lui faire faire son procès.

Pour exécuter ce dessein, ce ministre vit bien qu’il avait besoin du secours des armes françaises, et fit prier M. Desfarges, qui était alors à Bangkok, de vouloir bien venir jusqu’à Louvô, où il avait à lui communiquer une affaire importante au service des deux rois. M. Desfarges usa d’une diligence