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qui marquait un grand zèle, et alla le trouver sans délai.

Quand il fut arrivé, M. Constance lui envoya deux personnes de confiance qui lui apprirent les secrètes menées de Pitraxa contre le roi, la famille royale, la religion chrétienne et les Français, et lui représentèrent l’importance de prévenir les conjurés, de dissiper de bonne heure leur faction, de les étonner d’abord par un coup hardi qui, en leur ôtant leur chef, troublerait leur conseil et déconcerterait leurs assemblées. M. Desfarges reçut cette proposition avec applaudissement, et témoigna même de la joie d’avoir trouve cette occasion de signaler son zèle par une action si glorieuse. Après un préliminaire si heureux, ils n’eurent pas de peine à convenir, M. Constance et lui, de tout ce qu’il y avait à faire pour l’exécution de leur dessein. Ils eurent une longue conférence, dans laquelle M. Desfarges s’engagea de venir à Louvô avec une partie de sa garnison, et de seconder de tout son pouvoir la résolution du ministre.

Ces mesures étant prises, il s’achemina à Bangkok où il ne fut pas plus tôt arrivé, qu’ayant choisi quatre-vingts de ses soldats les plus résolus, et