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faire passer le mal de la personne dans la statue, qu’il enterre, après quoi le malade est sûr de sa guérison.

Quand on plante une maison, on consulte d’abord le devin pour savoir la direction qu’il convient de lui donner ; en second lieu, on a bien soin d’éviter les endroits où il y aurait des restes de pieux enfoncés en terre ; car ce serait un signe qu’on ne serait pas heureux dans cet endroit-là en troisième lieu, il faut que tout soit en nombre impair, surtout les marches de l’escalier, le nombre des portes, des fenêtres et des appartements. On observe aussi de ne pas employer les colonnes de bois de teck (ce qui porterait malheur). Parmi les colonnes de bois de fer, il y en a quelquefois qui laissent suinter une certaine liqueur noirâtre ; aussitôt les habitants se mettent à démolir leur maison pour changer les colonnes funestes.

Beaucoup de familles établissent dans leur maison même, ou dans leur jardin, des petits autels consacrés aux génies tutélaires. Ces autels consistent en un petit temple en miniature, où l’on allume des petits cierges et des bâtons odoriférants en l’honneur du génie. Ces petits autels sont or-