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dans le court trajet de huit lieues, distance de la capitale à l’embouchure de la rivière.

Les Siamois ajoutent foi à une foule de contes merveilleux, tirés des livres des Brames ils croient aux sirènes, aux ogres ou géants, aux nymphes des bois, aux fantômes, aux revenants, et à plusieurs animaux monstrueux et prodigieux, parmi lesquels je citerai les naghas ou serpents, qui vomissent des flammes ; les Hera et les manchon ou dragons, dont la forme ressemble un peu au crocodile ; l’aigle Garuda, qui dévore les hommes, et l’oiseau appelé katsadilûng, qu’on dit avoir un bec semblable à une trompe d’éléphant.

J’aurais encore benncoup à ajouter au chapitre des superstitions ; mais je pense en avoir assez dit pour faire voir que les Siamois, comme tous les autres peuples idolâtres, sont fort enclins à toutes sortes de pratiques extravagantes et superstitieuses. Il faut remarquer, cependant, que parmi eux, les gens instruits n’y ajoutent pas grande foi et n’y sont pas très-attachés aussi, tous ceux qui se convertissent à la religion chrétienne renoncent très-facilement à leurs superstitions, et prennent ensuite plaisir à les tourner en ridicule toutes les fois que l’occasion s’en présente.