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dans le fleuve, je ne reviendrai plus ici ; prenez le gouvernement du royaume. Le prince prit les paroles de son père pour une plaisanterie ; mais Phra-Ruàng, s’étant jeté dans l’eau, plongea et disparut pour toujours. Comme il était fils d’une Nagha, on prétend qu’il alla régner le reste de sa vie dans le royaume souterrain de sa mère.

Phaja-Sucharàt monta donc sur le trône ; craignant que les troubles et la guerre ne vinssent succéder à la prospérité du règne de son père, il fit fortifier sa capitale ; il fit construire des forts qu’il garnit de canons ; il entoura de murailles cinq villes du premier ordre et huit du second ordre ; ensuite il envoya une ambassade à son grand-père en Chine, pour lui demander au moins dix ouvriers capables de fondre des canons. Le roi de Chine reçut favorablement les envoyés de son petit-fils et lui procura les ouvriers qu’il demandait. Par leur secours, Phaja-Sucharàt fondit cent vingt gros canons et cinq cents petits. C’est depuis cette époque qu’il y a à Siam des fondeurs de samrit, de bronze et de thomphat ou tombac (alliage d’une partie d’or sur deux de cuivre). Les boulets étaient alors de terre cuite.

Tout était prêt pour la guerre ; un roi Lao,