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sera refusée, et qu’un tel refus prolongé, constatera la mauvaise foi avec laquelle a été concédé le gouvernement responsable, qui comporte, s’il n’est pas un leurre et une déception, que l’Angleterre a renoncé à toute intervention subséquente dans notre législation, qu’elle n’a aucune prédilection ni aucune antipathie, pour quelque système politique que ce soit que voudront se donner les majorités, dans toutes celles de ses colonies auxquelles elle a fait cette concession.

Tout ce que j’ai demandé en Chambre en 1834 avec une si vaste majorité de mes collègues, appuyés que nous étions par une égale proportion dans la masse du peuple, je le redemande en 1847, et crois qu’il n’y a pas de contentement possible aussi longtemps que l’on aura pas satisfait à ces justes réclamations. Quelques-unes d’elles voulaient un contrôle absolu par la représentation sur chaque obole prélevée dans la province. C’était de tous les droits appartenant aux colonies le plus solidement établi par les autorités des légistes comme par l’histoire coloniale. L’Union l’a ravi. Pourquoi donc tant tarder à se plaindre de l’union ? L’on voulait pour le même corps un contrôle efficace sur tous les fonctionnaires publics par l’établissement d’un tribunal indépendant qui pût les juger, les punir, les distribuer, dans tous les cas d’incapacités, d’abus de pouvoirs, de prévarications prouvées contre quelques-uns d’eux. Pour que la même autorité qui aurait choisi avec partialité un fonctionnaire accusé ne pût avec partialité lui choisir ses juges, l’on voulait qu’ils fussent électifs. — Promulguer l’inamovibilité des juges sans par le même acte créer un tribunal compétent à les punir, dans des cas prouvés d’inconduite, c’est avoir ôté au pays, la dernière, la faible, l’insuffisante protection que lui laissait le droit de l’exécutif de les déplacer quand l’excès de leurs torts aurait été suffisamment établi par les représentans. Dans l’élection de la seconde chambre qui aurait constitué ce tribunal, se trouvait aussi un principe d’harmonie avec la chambre des représentants, qui aurait fait cesser le scandale perpétuel que donnait l’antagonisme systématique qui a constamment existé entre celle qui était nommée par et pour le pays, et celle qui était nommée par et pour l’Angleterre, à qui seul revient l’honneur ou la honte de ce qu’ont été les Conseils législatifs.

Que ces avantages et bien d’autres qui sont indispensables au bien-être des sociétés, tel que l’indépendance des shérifs pour assurer celle des jurés, n’aient pas été plus facilement obtenus, après qu’avant l’union et l’octroi prétendu du gouvernement responsable, certes je n’en suis pas surpris et n’en fais reproche à personne. L’Angleterre ne veut pas encore nous les donner, et le pays est garnisonné pour qu’il ne les prenne pas. Mais s’ils ne sont jamais