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40 LA VIE CANADIENNE LA VIE CANADIENNE LITTERATURE ET LITTERATEURS (Supplément au « Roman Canadien ») Publié dans le but de mettre plus de vie dans le monde littéraire canadien et de coopérer à l’oeuvre du « Roman Canadien Nous recevrons avec plaisir les manuscrits que l’on voudra bien nous soumettre. GERARD MALCHELOSSE » Directeur Toute correspondance devra être adressée : « LA VIE CANADIENNE » Casier postal 969 MONTREAL un jour. Mais dans ce volume-ci notre historien avait le droit de l’être puisque cela devait amener la dénonciation du faux et fielleux Parkman qu’on admirait trop, et de ses disciples qui renchérissaient. À tous les lecteurs qui ne peuvent pas, ou n’ont pas le courage de parcourir les auteurs mentionnés plus haut, il faudrait lire ce travail de Suite. Que tout Canadien français — je ne parle pas des Acadiens qui ne demandent pas mieux — apprenne, sache et n’oublie plus ce qu’ont fait nos frères acadiens en ce pays, ce qu’ils ont connu de gloire, de déchirement, de douleur ; ce qu’ils font tous les jours, ce qu’on peut attendre d’eux. En dépit de son caractère occasionnel, est étude de Benjamin Suite est une leçon d’histoire, un précis, une mise au point de première valeur. Un précis, c’est sec, c’est neutre, c’est quelconque. L’Acadie française, c’est un beau cri de patriotisme, d’admiration — et de belles qualités littéraires puisqu’elle se lit avec tant de satisfaction, d’émotion, de consolation. Antonin PROULX. EN MARGE DE L’HISTOIRE Madame Bourdon et (Immigration des filles dans la Nouvelle-Francen) Il ressort des calculs de M. Suite sur le nombre de filles arrivées seules et mariée» en Canada, de 1634 à 1668, et qu’il n’a pu rattacher à aucune famille ou parenté canadienne, que l’oeuvre de madame Bourdon n’est pas aussi considérable qu’on l’avait pensé jusqu’à ce jour. Cette liste de filles arrivées seules donne pour la période de 1634 à 1658 le chiffre de 149. De 1659 à 1668, par conséquent peu avant l’action de madame Bourdon, il en arriva 409 sans familles, ce qui réduit joliment le nombre de filles que l’on attribuait à madame Bourdon, et qui porte le total à 558. La courte période où l’influence de cette dame s’est exercée n’a rien d’extraordinaire devant les faits, comparée avec 1634-68. De 1634 à 1750 il est arrivé environ 1100 filles seules dans la colonie. Le contingent de madame Bourdon n’entre que pour un petit chiffre dans ce nombre. Les historiens ont cru que madame Bourdon pouvait s’éclairer de la connaissance de ce qui s’était passé antérieurement, et qui s’est continué par après. C’est fait maintenant. Avant que d’aller plus loin, il convient de dire ce qu’était madame Bourdon. Procédons par ordre chronologique. Jean Bourdon, naquit à Rouen, en Normandie. Peintre, menuisier, boulanger, cartographe, militaire,# homme de loi, il devint seigneur au Canada. Son arrivée dans la colonie eut lieu le 8 août 1634, peu après le contingent du Perche de Robert Gif fard. Le 9 septembre 1635, Jean Bourdon épousait à Québec Jacqueline Potel, d’origine inconnue. Il leur naquit quatre filles, dont deux furent religieuses ursulines et deux hospitalières, et quatre fils, dont deux moururent enfants ; les deux autres vécurent chacun une quarantaine d’années sans se marier. Jacqueline Potel fut inhumée le 11 septembre 1654, morte des suites d’une chute. Il est probable que ses quatre filles étaient 1. Extrait d’une étude inédite lue devant les membres de la Société historique de Montréal, le 31 mai 1922.