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Alors jailliront, frémissantes de vie, les pages que nous rêvons de voir au livre de notre littérature.

Et c’est tellement là, dans l’amour de la patrie et du sol natal que réside l’inspiration des œuvres puissantes que Rostand voulant symboliser le poète, l’artiste, a choisi comme modèle : Chantecler.

Et quand Faisane lui demande où réside le secret de son chant qui est le plus beau puisqu’il incarne dans son cocorico toutes les voix de la création, Chantecler lui répond…


Constate encor qu’impatient, fier
En grattant le gazon de mes griffes, j’ai l’air
De chercher dans le sol, dans le temps quelque chose.

Faisane —

Oui mais vous cherchez des graines, je suppose ?

Chantecler —

Non ce n’est pas cela que jamais j’ai cherché,
J’en trouve quelquefois par-dessus le marché
Mais dédaigneusement, je les jette à mes poules

Faisane —

Alors griffant toujours le sol que tu foules,
Que cherches-tu ?

Chantecler —

L’endroit où je vais me planter,
Car toujours je me plante au moment de chanter ;
Observe-le.

Faisane —

C’est juste ! Et puis tu t’ébouriffes.