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AVENTURES DE PIERRE.

au roi : « Sire, » dit-il, « pensez-vous que monseigneur le roi Orcan soit purgé de l’accusation portée contre lui ? — Assurément, » répond Luce, « vous en avez assez fait pour m’obliger à reconnaître en vous le meilleur chevalier de notre temps. Aussi suis-je désireux de vous retenir. Y consentez-vous ? — Pour le moment, sire, je dois retourner d’où je viens. » Luce, dans l’espoir de s’attacher Pierre, avertit Orcan qu’il viendrait le visiter dans huit jours et qu’il aurait alors besoin d’entretenir le chevalier vainqueur de Maraban.

Orcan et Pierron, à leur retour, virent arriver au-devant d’eux tous les hommes de la terre, jonchant de fleurs la voie sur leur passage et criant : « Bienvenu soit le meilleur de tous les bons, le vainqueur du roi Maraban ! »

Quand ils furent reposés, le roi prenant à part Pierron : « Sire chevalier, je n’oublie pas ma promesse de ne rien refuser de tout ce qu’il vous plairait me demander, fut-ce le don de ma couronne. — Grand merci, sire ; je réclamerai de vous une seule chose, elle tournera mieux à votre profit que vous ne pouvez en ce moment le penser. Consentez à vous rendre chrétien. » Sans attendre la réponse du roi, il lui exposa la nou-