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LE POÈME LATIN : VITA MERLINI.

lote Barinthe, j’ait fait aborder Artus, blessé après la bataille de Camblan ; Morgen[1] nous a favorablement accueillis, et, faisant déposer le roi sur sa couche, elle a touché de sa main les blessures et promis de les cicatriser s’il voulait demeurer longtemps avec elle. Je revins, après lui avoir confié le roi. »


Inque suis thalamis posuit super aurea regem
Strata, manuque detexit vulnus honesta,
Inspicitque diu, tandemque redire salutem
Posse sibi dixit, si secum tempore longo
Esset…


Monmouth, dans sa très-véridique histoire, s’était contenté de dire qu’Artus, mortellement blessé, avait été porté dans l’île d’Avalon pour y trouver sa guérison ; ce qui présenterait une contradiction ridicule, si l’île d’Avalon et le pays des Fées n’étaient pas ordinairement, dans les chansons de geste et dans les traditions bretonnes, l’équivalent des Champs-Élysées chez les Anciens.

D’ailleurs, la description de cette île :

Insula pomorum quæ Fortunata vocatur,


avec son printemps perpétuel et sa merveilleuse abondance de toutes choses, convient assez mal

  1. Morgen n’est pas encore dans le poëme la sœur d’Artus.