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lancelot du lac.

« Roi Claudas, dit-il, vous m’avez promis de faire droit contre moi, pour mes accusateurs, et pour moi contre ceux que j’accuserais. Je vous demande raison de l’ancien sénéchal de Benoïc, que j’accuse de parjure et de trahison. S’il me dément, je suis prêt à faire preuve, les armes à la main, au jour et lieu qu’il vous plaira d’assigner. »

Claudas sentit une joie secrète en écoutant Banin :

« Aleaume, dit-il, vous entendez ce qu’on avance contre vous. Aurais-je donné ma confiance à un traître ?

« — Sire, répond Aleaume, je suis prêt à prouver contre le plus fort chevalier du monde que jamais je n’eus envers vous pensée vilaine. »

Et Banin : « Voici mon gage. Je montrerai que j’ai vu de mes yeux la trahison dont il s’est rendu coupable envers son seigneur lige.

« — Voyons, sénéchal, reprit Claudas, que pensez-vous faire ?

« — Mais, sire, cette cause est vôtre plus que mienne. Mon seul crime est de vous avoir bien servi.

« — Si vous n’êtes pas coupable, défendez-vous. Vous êtes aussi fort, aussi hardi champion que Banin, vous avez droit : que pouvez-vous craindre ? »