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jugement de la reine.

LXX.



Comme on l’a deviné, personne n’osa disputer à Lancelot l’honneur de défendre la reine : après ce qu’il avait dit à Keu le sénéchal, qui pouvait espérer de lui être préféré ? De l’autre côté, les trois chevaliers de Carmelide se déclarèrent prêts à soutenir le jugement porté contre celle qui se faisait appeler la reine. Lancelot eût vivement souhaité de les combattre tous trois ensemble mais Galehaut ne le voulut pas souffrir, et dressa les conditions de la bataille : si le premier chevalier était vaincu, le second devait le remplacer et après lui le troisième.

Les gages mis entre les mains du roi Artus, chacun alla s’armer. Lancelot fit attacher ses chausses et revêtit son haubert ; mess. Gauvain lui offrit sa bonne épée Escalibur[1]. Quand il ne resta plus que la tête et les mains à cou-

  1. Artus avait fait présent de cette fameuse épée à son neveu Gauvain, après avoir conquis Marmiadoise sur le roi Rion (Artus, p. 193). Les autres romanciers laissent toujours Escalibur aux mains d’Artus, et je crois qu’ils suivent mieux en cela la tradition primitive. C’était l’épée qu’Artus avait pu détacher de l’enclume du Perron (Merlin, p. 96).