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lancelot du lac.

a plu de me répudier, je n’en suis pas moins tenue de faire ce qu’il ordonnera. »

Le lendemain, Genièvre appuyée sur le bras de Galehaut attendit Artus au sortir de la chapelle, et tombant à ses genoux : « Sire, vous voulez que je m’éloigne ; mais je ne sais où vous désirez que je me retire. Que ce soit au moins dans un lieu où je puisse sauver mon âme et n’avoir rien à craindre de mes ennemis ! Si l’on me faisait honte étant sous votre garde, cette honte tomberait sur vous. Il ne tiendrait qu’à moi de recevoir en don une autre terre ; on me l’offre par égard moins pour moi que pour vous mais je ne la prendrai pas sans votre congé.

« — Quelle est cette terre, et qui vous l’a offerte ?

« — Moi, sire, » répond vivement Galehaut. Je lui fais don de la plus belle et plus plaisante de mes seigneuries ; c’est le Sorelois, où madame n’aura rien à redouter de personne.

« — J’en prendrai conseil, » répond le roi. Il assembla ses barons de Logres et leur exposa les offres de Galehaut. Messire Gauvain le prenant à part : « Sire, dit-il, vous le savez aussi bien que nous ; madame n’est répudiée que parce que vous l’aurez voulu ; elle ne l’avait pas mérité, et peut-être n’aurions-nous pas dû le souffrir : mais au moins nous vous