Page:Paris - Légendes du Moyen-Âge.djvu/278

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perdus dans leur forme première, que des musiciens venus du pays de Galles et de la Bretagne française répandirent au XIIe siècle dans toutes les cours d’Angleterre et de France. Bientôt le sens primitif du mot se perdit ou du moins s’élargit, et on donna le nom de lai à beaucoup de récits en vers, d’un caractère sentimental ou gracieux, qui n’avaient rien d’originairement breton. C’est ainsi qu’on eut le lai d’Orphée, le lai de Narcisse, le lai d’Aristote, le lai de l’épervier, d’autres encore. La plupart des lais vraiment bretons parlaient d’amour, et, à ce titre, notre petit poème, au moins par le caractère que l’auteur y a introduit, méritait une place dans cette aimable compagnie. Il la méritait d’autant plus qu’on aimait à désigner comme des lais les chansons des oiseaux des bois, sans doute parce que, comme les lais celtiques que chantaient les bardes ambulants, elles remplissent le cœur d’une émotion tendre, douce et mélancolique, bien que l’esprit n’en perçoive pas le sens précis.

Le Lai de l’oiselet a été composé dans la première partie du XIIIe siècle. Rien ne nous permet d’en désigner ou d’en soupçonner l’auteur ; la langue indique qu’il devait être du pays intermédiaire entre l’Île-de-France et la Picardie. Il avait