Page:Parmentier - Manière de faire le pain de pommes de terre, 1779.djvu/19

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mes de terre, on est bientôt convaincu que leur végétation a infiniment moins à redouter des influences de l’atmoſphere, & que ce qui nuit aux grains fait groſſir & multiplier nos racines. D’après cette obſervation comparée, n’auroit-on pas droit d’être étonné qu’on cultive encore ſi peu de pommes de terre !

Combien il ſeroit à deſirer que dans le nombre des productions auxquelles nous conſacrons nos ſoins, on choiſît toujours de préférence celles qui ſont reconnues pour être les plus nourriſſantes, les plus ſaines, les plus ſecondes, les moins aſſujetties au caprice des ſaiſons, dont les frais de culture & de récolte fuſſent peu diſpendieux ; si on ne s’occupoit point autant à récréer nos yeux, en multipliant à l’infini les allées, les jardins & les parcs ; les diſettes ſeraient peut-être moins à craindre : mais ces tems malheureux ſont loin de nous. La bienfaiſance, sur le trône, environnée de miniſtres ſages & prévoyans, calme entiérement nos craintes à ce ſujet : faſſe le ciel que jamais une pareille circonſtance ne rende mon travail un beſoin ! Mais je viens à mon procédé.

Quoique la fabrication du pain de pommes de terre, que je publie ait été déjà exécutée avec ſuccès par différentes perſonnes qui en avoient ſeulement entendu parler, elle me paroît encore