Page:Parmentier - Manière de faire le pain de pommes de terre, 1779.djvu/4

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qu’elle nous refuſe, & que l’induſtrie, elle-même attérée, est sans aucune énergie ; qu’enfin ce n’est que dans les tems d’abondance, lorſque les greniers sont pleins, qu’on peut s’occuper des moyens de parer aux funeſtes effets de la famine, j’ai cherché à enrichir la liſte des ſubſistances, à les perfectionner, & à indiquer leur véritable préparation : tel a toujours été le but de mes travaux.

Dans mes premières tentatives, encouragées par le ſuffrage de l’académie de Beſançon, j’avois reconnu que parmi les végétaux qui couvrent la ſurface du globe, il n'y en avoit point de plus propre à remplacer les grains que la pomme de terre ; aussi, dès 1771, lorsque je m’occupois de l’analyſe de ces racines, avois-je déjà pour objet principal leur converſion en pain. J’avouerai méme que c’étoit à la réuſſite de cette expérience que j’attachois toute mon ambition, perſuadé qu’elles offriraient, ſous cette forme, une reſſource de plus dans les tems de diſette, & que, dans tous les cas, elles deviendraient, pour les habitans des cantons qui en font la baſe de leur nourriture, un aliment plus commode & plus ſubſtantiel. En effet, les pommes de terre renfermant au moins les deux tiers de leur poids d’eau, on eſt obligé de les