Page:Parmentier - Traité sur la culture et les usages des pommes de terre, 1789.djvu/328

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Usage

On a encore objecté que l’uſage des pommes de terre pour les cochons avoit l’inconvénient de rendre leur lard mou & ſans conſiſtance ; il seroit poſſible en effet que vu la quantité d’eau de ces racines, la graiſſe des animaux n’en ſoit pas très-ferme ; mais en ſuppoſant que ce reproche ſoit fondé, on pourroit y remédier, en ajoutant à ce manger, vers la fin, du ſon, de la farine d’orge & de maïs, afin d’absorber la ſurabondance d’eau ; peut-être quelques fruits acerbes & ſauvages pareroient à un pareil inconvénient ; on m’a aſſuré que les Anglois y ajoutoient un peu de tan, qui vraiſemblablement produit dans ce cas l’effet tonique & aſtringent.

Mais je en ceſſe de me récrier contre l’uſage abuſif de donner les grains ſecs & entiers aux animaux, vu qu’ils les rendent fort peu altérés, & ſans en avoir obtenu par conſéquent rien d’alimentaire ; ne pourroit-on pas tirer un parti plus économique des grains ? Combien de fois,