Page:Parnasse de la Jeune Belgique, 1887.djvu/64

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Chercheur silencieux j’ai fouillé le Saint Livre,
Pour savoir les secrets qui m’auraient fait revivre ;

Voyageur égaré dans les pays perdus,
J’ai crié vers le ciel mes désirs éperdus ;

Visionnaire blême, aux calmes blancheurs d’aube
En vain j’ai demandé ce que Dieu nous dérobe.

Alors au fond de moi mon orgueil a pleuré
Et j’ai courbé mon front las et désespéré.

Je veux de mes espoirs dresser une hécatombe,
Puis m’en aller pensif et muet vers la tombe,

Pour m’enquérir des mots mystiques et troublants,
Tels que de fabuleux joyaux étincelants…
 
Or, le secret lointain dont mon âme est éprise,
C’est un vers plus pieux qu’un vieux vitrail d’église :

Un grand vers qui dirait la douceur de vos yeux
Et qui comme eux serait étrange et merveilleux.