Page:Parnasse de la Jeune Belgique, 1887.djvu/87

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L’Étang


Un étang, où la verte image des bois plonge,
Réjouit son eau fraîche, où des adolescents,
De leurs beaux membres nus, délicats et puissants,
Caressent les regards épars dans l’air qui songe.

Fleur de jeunesse, ô rose et blond nageur, allonge,
Allonge la candeur de tes bras innocents
Vers mon Rêve, attiré par ces bras caressants
Dans l’étang, où la verte image des bois plonge.

Ô bonté de la vie ! Ô santé du soleil !
Voici que dans l’air bleu bourdonne un doux conseil
D’oublier, d’être heureux dans l’herbe en fleur des berges.

— Et dans l’azur du ciel l’invisible Avenir
Que cette joie offense, afin de la punir
Aiguise en tapinois ses cruelles flamberges.