Page:Parnasse de la Jeune Belgique, 1887.djvu/95

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Ô dents qu’enivrent les morsures,
Ô lèvres soûles de péchés,
De tortures et de luxures,
Et du vin des pardons cachés,

Fleurissez sans inquiétude,
Fleurs du bonheur triste et charnel
Qui parfumez ma solitude,
Car mon silence est éternel.

Et je sais pencher sur les hommes,
Dont les lâches confessions
M’ont appris quels monstres nous sommes,
Mon cœur fait d’absolutions.

Mais moi, moi, faux Vincent de Paule
Qui connais le néant des dieux
Et qui porte sur mon épaule
Vos forfaits et le poids des cieux,
 
Quand je crierai vers l’azur vide,
Quand l’angoisse fendra mon cœur,
Quand tombera mon front livide
Sur mon sein gonflé de rancœur,