Page:Pascal - Les lettres de Blaise Pascal, edition Beaufreton, Crès 1922.djvu/22

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ques à remplir la partie abandonnée par le vif-argent.

Or cette séparation étant violente à l’autre air, à celui qui demeure de .ors, tiré et attaché au verre et à celui qui est entré dans le tube, l’un et l’autre reprend son mélange aussitôt que cette pesanteur est ôtée mais, tandis que cette pesanteur du vif-argent continue, son effet, qui est cette attraction et épuration de l’air, continue aussi, comme le poids d’une balance, élevé par un autre plus pesant, ne descend pas que cet autre poids qui l’empêche de descendre ne soit ôté.

Ce discours combat votre proposition 6, page 25, où vous dites que l’espace vide en apparence n’est pas plein d’un air pur, subtil, mêlé parmi l’air extérieur, qui « étant détaché, et entré par les pores du verre, tendrait toujours à y retourner, ou y serait sans cesse attiré » ; et votre 8, « que l’espace vide en apparence n’est rempli d’aucune des matières qui sont connues dans la nature et qui tombent sous aucun des sens ». Si mon discours, que je vous laisse à considérer, est vrai, ces deux propositions ne le sont pas. L’air épuré est une matière connue dans la nature et cet air prend la place du vif-argent.