Page:Pasteur - Sur les corpuscules organisés qui existent dans l’atmosphère, 1861.djvu/31

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On reconnaît également, en choisissant les époques pour un même lieu, ou des localités diverses à une même époque, que l’on peut à volonté augmenter ou diminuer le nombre des ballons qui s’altèrent. Que l’on ouvre par exemple deux séries de ballons, l’une dans la cour de l’Observatoire de Paris, l’autre dans les caves de cet établissement, dans la zone de température invariable où l’air est très-calme, il y aura toujours beaucoup plus de ballons qui resteront intacts parmi ceux qui auront été remplis dans les caves ; et tout annonce que la totalité des ballons resterait sans altération si l’opérateur ne transportait avec lui des poussières et, par suite, des germes.

Voici des ballons qui ont été ouverts au mois de septembre 1860 sur la Mer de glace, au Montanvert, à 2 000 mètres de hauteur. Sur vingt ballons, un seul a donné une production.

À la même époque j’ai ouvert sur le Jura, à 850 mètres d’élévation, vingt autres ballons pareils ; cinq ont donné des productions organisées, et huit sur vingt en ont fourni dans la campagne, loin de toute habitation, au pied du premier plateau du Jura.

Il faudrait sans doute multiplier beaucoup ces essais. Mais enfin il est arrivé dans ces études préliminaires que la diminution des germes en suspension dans l’air a été en correspondance évidente avec la hauteur plus ou moins grande à laquelle on avait opéré.

Il en doit être ainsi. Ne voyons-nous pas, lorsqu’un nuage de poussière se forme, ce nuage avoir des limites peu éloignées. Sans doute une partie des corpuscules va plus haut, mais le nombre de ceux qui dépassent les limites visibles doit singulièrement diminuer avec la hauteur.

J’ai la conviction que des prises d’air faites à quelques mille mètres, avec un aérostat, établiraient que