Page:Pastoret - Ordonnances des rois de France de la troisième race, tome 15.djvu/380

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DE LA TROISIÈME RàCE.

(a) Lettres d’abolition au sujet d’une Emeute arrivée dans la ville de Reims (b) , et d’une autre Emeute arrivée à Angers (c). LOYS, Par ta grace de Dieu, Roy de France ; savoir faisons à tous presens et avenir , nous avoir receu l’umble supplicacion des gens d’esglise, eschevins, nobles, bourgoys, manans et habitans de nostre cité de Reims, contenant que, ou mois de septembre derrenierement pàs&, soubs umbre de certain bruit qui fut ou pays, que avions ordonné les imposions estre abattues, aucuns manans et habitans de ladite ville et cité de Reims, comme gens mécaniques, maneuvres et autres de petit estât, de leur auctorité, et sans le sceu, volonté ou consentement desdits supplians, firent entre eulx certaines conspiracions, monopoles et assemblées, et se mirent sus en grant nombre contre nos officiers qui, par nostre ordonnance et commandement et par vertu de nos lectres, vouloient bailler lesdites imposicions ainsi quil estoit accoustumé de faire, en courant sus, et tellement que nosdits officiers furent contraints d’eulx mectre en franchise, en quoy faisant et autrement lesdits populaires commirent plusieurs excez et delitz : pour laquelle cause et icelle venue à nostre congnoissance, et pour en faire réparation et pugnicion des crimineulx et delinquans, eussions envoyé noz amés et féaulx Joachim Rouault, mareschal, et Jehan Bureau, chevalier, trésorier de France, lesquelx ayent en ce vacqué et besqngné, et fait faire pugnicion desdits crimineulx, tant criminellement que civilement, ainsi que les cas le requeroient. Et combien que lesdits supplians, en tant que touche le corps de ladite ville et cité, ne soient aucunement consentans ou coulpables desdits crimes, monopoles, conspiracions et assemblées, ains en ayent esté et soient très-courroucés et desplaisans, et y eussent lesdits supplians volontiers obvié s’ilz eussent eu la puissance, et aussi qu’ilz ayent donné toute faveur, aide à leur pouvoir à nosdits commissaires, pour faire la fepparacion et pugnicion desdits crimineulx, et les ayent avecquc la justice prins, constitués prisonniers et mis en noz prisons paravant deux jours que nosdits commissaires entrassent en nostredite cité, toutesvoyes ilz doubtent que, nonobstant les dessusdités choses, et que ja il a esté pugni jusques au nombre de deux cens ou environ, que on vuéille procéder contre eulx à plus grande pugnicion et repparacion, et aussi que, à ceste cause, nous ayons eu desplaisance envers ladite ville et cité et les manans et habitans en icelle ; et pour ce, nous ont très-humblement fait supplier et requérir que, actendu ce que dit est, et que de tout temps ils ont esté nos vrays et loyaux subgects, et que lesdits crimes , monopoles, conspiracions et assemblées ont esté fàiz par gens de petit estât, et la repparacion qui en a esté faite, il nous plaise tas avoir et tenir tousiours en nostre bonne grâce, et leur impartir nos grâce et misericorde. Pourquoy, nous, les choses dessusdites considérées, Notes.

(a) Trésor des chartes, registre 198’, à des soulèvemens contre les ordres du Roi Plece 82. et |a levée des impôts, à des événemens qui (b) Sans placer ici toutes les lettres de peuvent être considérés comme appartenant Ce. ?e,nre,’ nous croyons qu’il n’est pas sans à l’histoire. ut té d’en faire connoître quelques-unes, (c) Trésor des chartes, registre 198 , quand elles sont liées à des troubles publics, pièce 77. Torne XV. Pp

Louis XI,

à Tours,

Décembre

i46i.