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DE LA TROISIEME RACE.

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en savoir ; et ledit Ferre respondit que le mandement n’estoit rien qui valist et

  • il estoit faulx. Et le lendemain, qui fut le penultieme jour dudit mois d’aoust,

oui fut )our commoc*on et assemblée des gens faicte en ladite ville d’Angiers» lesdits supplians et plusieurs autres d’icelle ville, demourans oultre lesdits pons, ‘les noms lesquetx lesdits supplians ne sont recors,fors qu’il leur semble que Pierre Pelion, Jehan d’Ouldril et ledit Richart Boisseau y estoient , se partirent de i’esglise de la Trinité d’Angiers après la messe de leur parroisse, et s’en alerent ensemble en l’esglise de Saint-Maurice parler au conseil sur le fait dudit mandement des imposicions et huitième, qui avoit esté publié le samedi precedent en ladite ville d’Angiers , en laquelle esglise ils trouvèrent le juge d’Anjou et maistre Hardoin Fournier, l’ung des esleuz sur le fait de nos aydes en ladite ville d’Angiers, lesquelx juge et esleu, assez tost après qu’ils virent ladite assemblée , yssirent de ladite esglise de Saint-Maurice, et alerent en la galierie d’icelle, où lesdits Pinel et feu Jehan d’Ouldril et plusieurs autres lez suivirent, en laquelle galierie Jehan Taget parla ausdits juge d’Anjou et esleu ; mais lesdits supplians n’entendirent pas lez parolles ne quelle response fut faite audit Taget, pour ce qu’ilz estoient loing d’eulx , fors qu’il fut dit par ledit juge que on envoiroit à Poictiers, à Chinon et à Tours, pour savoir comment on se y gouvernoit sur le fait desdites aydes, après lesquelles parolles lesdits supplians s’en yssirent de ladite galierie et allèrent disner à leurs maisons. Et cettui dimenche, après disner, ledit Pinel, suppliant, estoit en la grant rue oultre lesdits pons, où il trouva ledit Pelion, qui lui dist que les marchands de la rue Baudriere avoient appoincté qu’ilz se renderoient ledit jour après disner en ladite esglise de la Trinité d’Angiers au son du sain, et que ledit Pierre Pelion avoit charge de le faire sonner pour adviser que estoit à faire et si on envoiroit autres gens audit lieu de Poictiers en la compaignie dudit Taget, qui avoit esté commiz à y aller ; et ledit Pinel, qui n’y entendoit ne pensoit aucun mal et ne savoit dont ce procedoit, dist qu’il falloit doneques demander congié au curé ; et ledit Pelion respondit que non faisoit, et que ledit sain estoit à eulx et aux autres parroissiens ; et pour ce que ledit Pelion voyoit que ledit Pinel entendoit que on deust sonner le petit sain ou cloche de ladite parroisse, icellui Pelion dist qu’il falloit sonner le gros sain, et non pas le petit, et adoneques ledit Pinel dist qu’il en falloit demander congié aux religieuses deNostre-Dame ; et de fait ledit Pinel alla à l’ostel du censier desdites religieuses, trouva le clerc d’icellui censier, auquel il en demanda congié, qui dist qu’il n’y appartenoit pas d’en donner congié ; et en s’en retournant de l’ostel dudit censier, ledit suppliant ouyt le son dudit gros sain, et illec se assembla grant nombre de menu peuple, et assez tost après, en ladite esglise, vit un nommé Husson, le mareschal, qui monstroit ses mains qui estoient empolées de force de sonner ledit sain, comme il disoit, et à icellui se rendit ledit Jehan Petit, qui estoit à la taverne chez ung nommé Masse Legendre, devant ladite esglise de la Trinité, après lequel sain, ainsi et en la maniéré que on a accoustumé faire quant il y a aucun dangier ou effroy en ladite ville d’Angiers, plusieurs autres povres gens sen alerent en ladite esglise jusques au nombre de cinq cens ou environ ; après laquelle assemblée ainsi faicte, lesdits supplians oyrent que ledit Taget parla en général à ceux de ladite assemblée, mais ne leur souvient quelles parolles, senon H11 il falloit aler devers ledit juge et autres seigneurs de conseil pour dire qu’il ne fust rien levé desdites imposicions jusques à ce que eulx, qui devoient aler à Poictiers ou à Tours, fussent retournés ; et lesdites parolles ainsi proférées par ledit Taget, ils s’en yssirent tous de ladite esglise, et alerent par ladite rue Baudriere jusques à la porte Angevine, et aloient tous les premiers, ledit Taget, Gervaise ftnel, suppliant , et Raoul Lamouche , en entencion d’aier parier aux gens de l’université et du conseil de ladite ville d’Angiers , savoir qu’estoit à faire touchant le mandement desdites imposicions qu’ils créoient estre faulx, parce que °n disoit qu’il n’estoit pas scellé en cire jaune, ne de notre grant scel, ainsi <luon a accoustumé sceller nos mandemens en telle maniéré. Et aussitost qu’ils Ppij

Louis XI ;

à Tours,

Décembre