Page:Patriotisme et internationalisme.djvu/26

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Arrive la loi de 1868 ; elle réduit la durée du service à la caserne à cinq ans ; elle crée une réserve de quatre ans et en même temps elle crée une garde nationale mobile dans laquelle on commence à entrevoir confusément les grandes armées sédentaires et mobilisables que réalisera l’avenir prochain. Mais alors, vous le voyez, l’encasernement occupe encore, sous la loi de 1868, la moitié de la durée du temps obligatoire du service.

Intervient la loi de 1872 ; elle porte la durée totale du service à vingt ans ; et sur ces vingt ans il n’y a en moyenne, grâce aux deux portions du contingent que quatre années à la caserne, et l’encasernement n’occupe plus maintenant qu’un cinquième de la durée totale du service obligatoire.

Arrive la loi de 1889 ; elle étend d’abord la durée du service obligatoire de vingt ans à vingt-cinq ans, et elle réduit la durée maximum de la présence à la caserne à trois ans, en moyenne à deux ans. En sorte qu’ici la durée de l’encasernement n’occupe plus qu’un douzième ou un quatorzième à peine de la durée totale du service, et, comme M. Cavaignac le remarquait — et M. Raiberti aussi — ce n’est pas seulement la proportion dans la durée qui change, c’est la proportion dans la quantité des effectifs.

Sur les 3 millions de combattants que la France devrait mettre en ligne au jour du péril, il n’y en a que 400 ou 500,000 dans la caserne, c’est à dire le sixième à peine de notre armée ; et ces réserves ne sont plus une force tout à fait fictive et tout à fait nominale, vous avez la prétention, par elles, comme M. Raiberti l’expliquait si bien l’autre jour, de créer des unités nouvelles. Et ce mouvement ne s’arrêtera pas, et vous allez être obligés, quoiqu’on en ait dit tout à l’heure et malgré les réserves faites par