מַֽעֲמַקִּים lieux profonds, § 96 C b. Remarquer l’adjectif קָטָן petit, קְטַנִּים, קְטַנָּה ; la forme parallèle קָטֹן n’a pas de féminin ni de pluriel (§ 99 d). On a le redoublement spontané dans les noms monosyllabes à voyelle finale, tels que הֲדַס myrte, pl. הֲדַסִּים ; זְמַן* temps, pl. זְמַנִּים ; אֲגַם marais, pl. אֲגַמִּים.
g Le redoublement spontané se trouve assez rarement après la voyelle i, p. ex. dans אִסָּר obligation (forme qitāl) ; avec suff. אֱסָרָהּ. Il se trouve après un i secondaire (provenant de a) dans la forme קִטָּלוֹן (de qatalān), p. ex. זִכָּרוֹן souvenir, cst. זִכְרוֹן (§ 88 M b).
Sur le redoublement spontané virtuel de la gutturale ח voir § 20 c.
h Parmi les redoublements euphoniques, on distingue notamment le redoublement (ou dagesh) conjonctif et le redoublement (ou dagesh) dirimens ou séparant (§ k). — Le dagesh conjonctif est causé par l’union étroite ou très étroite de deux mots. Il faut distinguer deux cas, le cas du deḥīq et le cas du mẹra̦ḥīq (§ j).
i Deḥīq (aram. דְּחִיק) c.-à-d. comprimé (la voyelle est comme pressée entre les deux mots). Les conditions requises pour qu’il y ait deḥīq sont les suivantes :
- 1) La voyelle finale du premier mot doit être ou ◌ֶ (en fait toujours avec la mater lectionis ה ), ou ◌ָֽ å après shewa mobile (en fait toujours avec ה).
- 2) Le ton du premier mot serait mileraʿ, mais il disparaît à cause de la liaison très étroite avec le mot suivant, laquelle est marquée par le maqqef ou, plus rarement, par un accent conjonctif.
- 3) Le ton du second mot doit être sur la première syllabe. Exemples : לְכָה־נָּא leḵån-nǻ « viens donc » ; נַכֶּה־בּוֹ na̦kke̦b-bọ̄́ « nous le frapperons » (Nb 22, 6).
Dans les mots isolés, p. ex. לְכָה, נַכֶּה les voyelles ◌ָֽ, ◌ֶ sont moyennes ; avec le deḥīq (en syllabe aiguë atone) elles deviennent brèves. Le qameṣ, en cette position, doit avoir une nuance ouverte o̦, comme l’e̦ qui reçoit le même traitement (cf. § 6 j). Le phénomène n’a pas lieu avec les voyelles fermées ẹ[1], ọ, et n’aurait pas lieu avec un a de nuance fermée (ạ).
- ↑ Ainsi on a toujours הִנֵּה־נָא (p. ex. Gn 19, 8), une fois הִנֶּה־נָּא 19, 2 (var. : accent conjonctif au lieu du maqqef). Cet exemple montre bien la répugnance au redoublement euphonique après la voyelle fermée ẹ.