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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

barrasser, j’en fis une copie grossière que je déchirai devant lui, en l’assurant que c’était l’original. Je restai dans l’île Vancouver jusqu’au 10 juin, et peut-être serait-il à propos, avant de la quitter, de donner un résumé général des informations que, tant par mes observations personnelles que par celles des agents de la compagnie de la baie d’Hudson, je recueillis sur les traits caractéristiques des différentes tribus qui habitent ces régions.

Les Indiens au sud de la rivière Columbia se tatouent au-dessous de la bouche, ce qui donne à leur physionomie une légère apparence bleuâtre. Ceux de l’embouchure de la Columbia, même à cent milles en remontant, aussi bien que ceux du détroit de Puget, du détroit de Fuca et de la partie méridionale de l’île Vancouver, s’aplatissent la tête dans l’enfance. Une tribu du nord s’appelle la tribu aux babines ou grosses lèvres. Les femmes de cette tribu ont la lèvre inférieure élargie par l’insertion d’un morceau de bois. On passe un petit fragment d’os mince dans la lèvre de l’enfant de bas en haut, et on le remplace graduellement par un plus grand, jusqu’à ce qu’un morceau de bois de trois pouces de long et d’un pouce et demi de large amène la lèvre à un horrible développement qui augmente avec l’âge. On attache une grande importance au développement de cette lèvre, car il constitue l’expression suprême de la beauté féminine et marque aussi la différence entre les femmes libres et leurs esclaves.

Quand on ôte le morceau de bois en certaines occasions, la lèvre tombe sur le menton, ce qui présente l’aspect le plus dégoûtant qu’on puisse imaginer. Les hommes se passent quelquefois au nez un anneau d’os ou de cuivre, s’ils peuvent s’en procurer, mais l’u-