Page:Paul Kane - Les Indiens de la baie d'Hudson.djvu/245

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
231
LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

nous manqua extrêmement, car elle ajoute beaucoup au confortable d’un campement.

12 janvier. — Nous retournâmes sur la rivière. Notre provision de viande, reste de notre souper de la veille, ne suffisait pas pour tout le monde, une partie de la troupe partit en avant pour chasser, tandis que nous, nous faisions un maigre repas. Deux heures après, nous les retrouvâmes assis autour d’un bon feu sur lequel cuisait une vache grasse dont ils expédièrent bientôt les meilleurs morceaux. Pendant la journée un petit accident arriva ; il nous divertit fort, mais pourtant il aurait pu avoir de graves conséquences. Un troupeau de bisons descendu sur la glace ne s’aperçut de notre approche que quand les chiens du premier traîneau furent assez près pour le voir. Nos intrépides animaux ne purent se contenir à cette vue, et s’élancèrent de toute leur vitesse à la poursuite des bisons, malgré tous les efforts de leurs conducteurs pour les arrêter ; cette ardeur se communiqua immédiatement à toute la ligne, et nous fûmes bientôt, traîneaux et carrioles, engagés dans une course effrénée à la poursuite du troupeau. Celui-ci alla donner enfin contre un banc de neige, et chercha à remonter la rive qui était assez escarpée en cet endroit ; le premier était presque en haut quand il glissa, et dans sa chute il fit tomber tous ceux qui le suivaient ; le troupeau tout entier vint alors rouler dans un amas de neige où se trouvaient déjà les hommes et les chiens qui faisaient de vains efforts pour se dégager. Il serait impossible de décrire la scène de confusion qui suivit. Quelques-uns de nos traîneaux se brisèrent, et l’un des nôtres fut presque tué ; mais à la fin l’ordre se rétablit, et nous pûmes continuer.