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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

probablement alors vers le nord, à cause de l’envahissement rapide de la population, qui se faisait chaque jour dans les régions de l’est et de l’ouest, où se trouvaient leurs pâturages.

Je passai un mois très-agréable et très-intéressant à Fort-Pitt, entouré des Indiens Cree qui s’y tiennent en grand nombre, et je pus à l’aise étudier leurs mœurs et leurs coutumes.

Je fis un dessin très-détaillé d’un porteur de pipe et de sa pipe magique.

La tribu élit pour quatre ans le porteur de pipe ; il ne doit pas garder cette distinction au delà de ce temps. Tous ceux qui ont le moyen de se le payer peuvent briguer ce poste, mais la dépense est considérable ; car le nouveau candidat doit payer à son prédécesseur les emblèmes de sa dignité. On évalue les frais à quinze ou vingt chevaux. Lorsque le postulant ne possède pas les moyens suffisants, ses amis viennent généralement à son aide ; autrement on refuserait bien souvent cette dignité. Cependant on doit l’accepter lorsqu’on est assez riche pour la remplir.

Les insignes officiels du porteur de pipe sont fort nombreux. D’abord c’est une tente de peaux très-ornée dans laquelle il doit toujours demeurer, puis une peau d’ours sur laquelle on dépose la pipe quand les circonstances exigent qu’elle soit tirée des nombreuses enveloppes sous lesquelles on la cache. Ces circonstances sont : soit un conseil de guerre, soit une danse de magiciens, soit enfin une querelle dans la tribu ; dans ce dernier cas, le magicien la sort et la fait fumer par les parties adverses. Leur superstition leur fait craindre que, s’ils se refusent à cette cérémonie réconciliatrice, le Grand Esprit ne leur envoie quelque grande cala-