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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

humide, mais je pense qu’on pourrait drainer une grande partie des hauteurs et les cultiver.

23 août. — Nous quittons notre campement à une heure après midi, de manière à atteindre le fort de France avant la nuit. Les Indiens halent les canots toute la journée avec de l’eau jusqu’à la ceinture, et souvent même en nageant ; ils soutiennent ce travail fatigant pendant seize heures ; ils se reposent seulement à l’heure du déjeuner, et pendant tout ce temps ils ne perdent pas une seconde leur gaieté et leur bonne humeur. Je ne pense pas qu’aucune autre race de gens puisse supporter une telle fatigue avec la même ardeur et la même énergie.

À cinq heures après midi, nous atteignons le fort France, ainsi appelé du nom de la sœur de lady Simpson. Ici aboutit ce voyage annuel qui dure trois mois, c’est le temps nécessaire pour apporter les fourrures à la factorerie d’York, dans la baie d’Hudson, et pour en rapporter les marchandises. Le fort est situé près du point où le lac des Pluies se jette dans une rivière du même nom, et forme ainsi une magnifique cascade. En juin, les Indiens y prennent de grandes quantités d’esturgeons ; ces poissons ici pèsent rarement plus de quarante à cinquante livres, ce qui est peu en comparaison de ceux que l’on prend à l’embouchure de la rivière Frazer, à l’ouest des montagnes.

Le fort France a d’ordinaire deux cent cinquante Indiens dans son voisinage. Un missionnaire métis de l’Église méthodiste réside parmi eux, mais on me dit qu’il voulait se retirer par découragement. Les Indiens vivent là comme au portage du Rat, de riz, de poissons et de lapins ; ces derniers animaux sont si nombreux en hiver, qu’un homme en prit quatre-