Page:Paul Kane - Les Indiens de la baie d'Hudson.djvu/84

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cer un des leurs, quelque soit le nombre des autres enfants. Cet enfant d’adoption est toujours traité avec autant, sinon plus de tendresse, que les enfants du mariage, mais dans ce cas l’affection de la mère s’appuie évidemment sur le souvenir.

J’ai une peine inouïe à rattraper mon cheval, qui s’était échappé parce que les chiens indiens dans un moment de famine, avaient mangé le lasso qui l’entravait.

17 septembre. — Nous avons été réveillés cette nuit par notre chasseur, qui nous informa que les chevaux avaient été volés, et nous partîmes à leur recherche. À un mille, nous les trouvâmes poursuivis par une bande de loups : leurs entraves les avaient empêchés d’aller plus loin. Les loups ne se retirèrent qu’après deux ou trois coups de feu, mais nos montures étaient fort terrifiées.

Dans le courant de notre marche d’aujourd’hui, nous avons tué un antilope, ce qui fut heureux, car M. et Mme Lane arrivèrent au camp le soir épuisés, après une marche de douze heures sans aucune nourriture. La nuit fut très-froide et on ne put guère se procurer de bois ; de plus, nous n’avions ni tentes, ni couvertures, ayant renoncé à ce luxe depuis notre départ à cheval.

19 septembre. — Nous atteignîmes le fort Pitt le soir. C’est un joli petit fort, construit en bois comme tous les forts, il faut excepter ceux de la rivière Rouge. Le pays ici abonde en bisons, et on y cultive habilement la terre. Nous y restâmes jusqu’au 23, et je fis un croquis de Chimaza, ou « le petit esclave, » un Indien chippewayeen. C’est le seul de cette tribu que j’aie jamais vu ; ses compagnons habitent loin au nord du fort Pitt, sur le lac Athabasca ; son habileté à la chasse lui avait donné une grande célébrité parmi les négociants. Il