Page:Paul Sébillot - Littérature orale de la Haute-Bretagne.djvu/135

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Fin voleur ! répondit le sacristain en prenant une voix de femme.

— Ainsi soit-il, ma bonne sainte Vierge, répondit la vieille, qui s’en alla à la maison.

Non loin de chez elle demeurait un fin voleur chez lequel elle mit son gars en apprentissage.

Son maître lui donna un sac de noix pour porter au marché, et lui dit de l’attendre auprès du porche de l’église, pendant qu’il irait voler un cochon.

Quand le jeune gars se vit seul, il s’assit auprès de son sac, et comme il faisait nuit, il se mit à manger des noix. En entendant ce bruit, le sacristain eut peur, et il courut au presbytère.

— Monsieur le recteur, s’écria-t-il, le diable est dans l’église ; venez vite le chasser !

— Tu sais bien que je ne peux marcher, répondit le prêtre ; j’ai un rhumatisme.

— Montez sur mon dos ; je vais, vous porter. Le recteur se hissa à grand’peine sur le dos du sacristain, et comme il approchait de l’église, le sacristain lui disait :

— L’entendez-vous ? Comme il grince des dents!

À ce moment, le jeune gars, croyant que son patron revenait avec le cochon, s’écria :

— Est-il bien gras ? Je vais le saigner.